Washington se prépare aux prochaines révélations de WikiLeaks
Le département d'État américain a multiplié les contacts diplomatiques avec certains de ses alliés qui pourraient être compromis par les révélations prochaines de WikiLeaks. Le site s'apprêterait à publier des câbles diplomatiques.
Par FRANCE 24 (texte)
Karim YAHIAOUI (vidéo)
Le département d’État américain est pris d’agitation, voire de panique depuis que le site WikiLeaks a annoncé, le 22 novembre, la publication prochaine de nouveaux documents confidentiels américains.
WikilLeaks a prévenu que sa prochaine publication ferait sept fois la taille des "Carnets de guerre d'Irak", qui comprenaient déjà 400 000 documents publiés le 22 octobre dernier. "Les prochains mois verront un nouveau monde, où l'histoire mondiale est redéfinie", fanfaronne un autre message de WikiLeaks.
Selon des sources ayant connaissance du contenu des documents à paraître, il s’agirait de milliers de câbles diplomatiques faisant état d'allégations de corruption contre des responsables politiques en Russie, en Afghanistan et dans des pays d'Asie centrale. Des allégations qui n’embarrasseraient donc pas uniquement les États-Unis, mais aussi certains gouvernements étrangers.
Washington prend cette fuite "avec la plus grande gravité"
Le risque semble donc important et Washington s’efforce de prendre les devants. Depuis plusieurs jours, des diplomates américains rencontrent leurs homologues de divers pays alliés dont le Royaume-Uni, Israël et l’Australie.
WikiLeaks, friand des effets d’annonce, ne manque d'ailleurs pas de mentionner sur Twitter chaque rencontre entre les diplomates américains et leurs alliés.
L'ambassade américaine à Tel Aviv a informé le ministère israélien des Affaires étrangères que certains documents pourraient concerner les relations entre les deux États, précise le quotidien Haaretz citant un haut responsable israélien.
"Les Américains nous ont fait savoir qu'ils considéraient cette fuite avec la plus grande gravité (...) Ils ne savent pas ce qu'elle contient exactement mais nous en ont informés pour que nous ne l'apprenions pas par la presse", affirme ce même responsable.
Outre ces prises de contacts, les départements d'État et de la Défense ont mis sur pied des groupes qui seront chargés d'analyser les fuites après leur publication et d’en gérer les répercussions.
Les révélations d’octobre dernier sur l'Irak se concentraient en majorité sur des exactions commises entre différentes factions irakiennes. Elles n’avaient alors mis en cause que les États-Unis et l’Irak.
Washington pourrait être bien plus embarrassé par la divulgation de documents rédigés par ses diplomates, en particulier s'ils mettent en cause des partenaires étrangers des États-Unis.
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